domingo, 17 de diciembre de 2017

Sully Prudomme

Ojos

Ojos negros o azules, ojos amados, bellos;
ojos innumerables que iluminó la aurora,
yacen hoy en las tumbas, extintos, sin destellos.
Y aún asciende el sol que los cielos enflora.

Noches de más dulzura que los días más rubios
de aquellos infinitos ojos se constelaron…
Aún dan los luceros sus dorados efluvios;
y ha tiempo aquellos ojos de sombra se colmaron.

¡Oh Dios! ¿Cómo pudieron morir esas pupilas,
de toda dulcedumbre vívidos manantiales?
¿Espejo de qué rostros son sus ondas tranquilas?
¿A qué mundos ignotos se vuelven sus fanales?

Lo mismo que de astros ha tiempo fenecidos
pervive el alma lumbre por el éter cruzando
los ojos adorados, en la muerte sumidos
siguen desde su sombra la nuestra iluminando.










Elizabeth Taylor , actriz y belleza.   Fotogenia estudiada pero indiscutible.   Talento....dependiendo del director.   http://www.imdb.com/...







Les yeux
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

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